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Photo du rédacteurTayssa Waldron

Et si on avait tou·te·s un déclic du fric ?


L’argent n’a jamais tant circulé de par le monde, les 1 % les plus riches de la planète possèdent deux fois plus que les richesses cumulées de 6,9 milliards de personnes (Rapport Oxfam, 2021).

La libération du système économique des sociétés contemporaines creuse les inégalités socio-économiques. Avec les événements de 2020, il n’y plus de doute, nous vivons dans des modèles de société inégalitaire et sans mobilité sociale pour la grande majorité. Le schéma, diplôme, travaille, gravis les échelons socioprofessionnels, ne suffit plus pour assurer une vie loin de la précarité.



De plus, on assiste à un transfert de responsabilités sociales et financières vers les citoyen⸱ne⸱s sans une réelle volonté politique de nous outiller. Les recherches indiquent que dans les économies développées deux tiers des personnes sont en passe de devenir plus pauvres que leurs parents. L’étude « A Broken Social Elevator ? How to Promote Social Mobility » (OCDE, 2018) montre qu’il faudra au moins cinq générations (ou 150 ans), en moyenne dans les pays de l’OCDE, pour que les enfants de familles modestes parviennent à se hisser au niveau des classes moyennes de leur pays.


Tous ces constats m’ont poussé à explorer le statu quo de la production de l’ignorance économique. Dans le monde, à peine un adulte sur trois démontre une compréhension des concepts financiers de base. De plus avec le changement rapide du paysage financier (plus de produits complexes et faciles d’accès), on observe un accroissement de personnes illettrées financièrement.

La démocratisation de la connaissance financière n’a jamais été aussi urgente. Mais pour ce faire il est nécessaire d’avoir une réelle ambition de favoriser la capacité financière de tou⸱te⸱s. Il ne suffit pas d’accroître l’inclusion financière des personnes à la marge (dont les femmes et les jeunes filles) en facilitant l’accès aux comptes bancaires et à d’autres services financiers sans renforcer leurs compétences financières. Le coût de cette ignorance financière est énorme sur le long terme.

Pour favoriser la capacité financière des personnes, il faut des dispositifs éducatifs qui soient adaptés à tou⸱te⸱s. Ma principale critique de l’échec d’un grand nombre de dispositifs d’éducation financière est le fonctionnement en silo. On ne peut pas souhaiter un changement de comportement chez un individu ou une société tout entière en traitant les enjeux séparément et rester focalisé sur la responsabilité individuelle de chacun⸱e de se prendre en main.

Pour créer un changement positif, il est indispensable de travailler au minimum sur trois sphères d’actions en simultanées.


La sphère des finances : il faut rendre accessible la compréhension des mécanismes financiers, par un langage accessible et compréhensible. Il faut également catalyser les ressources disponibles pour favoriser un accès plus large.

La sphère psychologique : nous n’avons pas toujours une relation rationnelle avec l’argent, il est important de s’outiller pour identifier nos émotions, nos biais et comprendre nos comportements. Dans cette sphère, il est important de briser le tabou de l’argent. De nombreuses personnes ne parlent pas de leur situation financière ou ne cherchent pas de l’aide par crainte d’être stigmatisées où être tenues comme seul⸱le⸱s responsables de leurs situations.

La sphère de l’environnement : il faut tenir compte du fait que nous ne vivons pas tous dans les mêmes espaces socioculturels. Les outils déployés doivent être créés dans l’objectif de s’adapter aux personnes et non l’inverse. La question de l’échelle d’action doit aussi être prise en compte. On ne peut pas se contenter de transférer la responsabilité à la sphère individuelle ; les réglementations et les politiques ont aussi un grand rôle à jouer.

Avoir le Déclic du fric, c’est pour moi s’outiller pour comprendre le monde à travers sa motivation première : l’argent. C’est aussi l’opportunité de prendre le pouvoir de mon argent pour créer d’autres alternatives plus inclusives. Mais le Déclic du fric ne peut pas être qu’une démarche individuelle, nous avons besoin de le faire collectivement.

Si vous êtes arrivé au bout de cet article, j’ai une proposition à vous faire pour participer au Déclic du fric collectif en adoptant les simples règles suivantes :

  1. La connaissance, on partagera

  2. L’écoute bienveillante, on activera

  3. La parole, on libérera

  4. Le changement, on favorisera

  5. La diversité des récits, on osera

  6. L’éducation, on transformera

  7. Face aux inégalités, on ne procrastinera pas

  8. Le tabou de l’argent, on brisera

  9. La finance, on vulgarisera

  10. Les écosystèmes, on catalysera


Psiit : j’ai oublié ! si vous avez envie de savoir quel est votre niveau de richesse c’est par ici :


Tayssa Waldron, Fondatrice du Déclic du fric 🤑

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