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Comment économiser de l’argent ?
Ma sœur, arrête de dépenser.
C’est si simple que ça !
J’aurais aimé que ça soit aussi simple que ça !
Vous avez certainement déjà vécu cette expérience. Vous entrez dans un magasin pour acheter un article spécifique. Mais vous vous retrouvez à acheter plus que prévu.
C’est comme manger un bonbon qui ouvrirait la porte à d’autres sucreries. Quand il s’agit de nos dépenses, nous vivons la même situation, faire un achat débloque d’autres achats.
Ce phénomène porte un nom : l’effet Diderot
Tout a commencé avec une robe de chambre rouge
Denis Diderot était un célèbre philosophe très connu pour son rôle dans la création de l’encyclopédie.
Et pourtant, malgré les succès de ses écrits, Diderot a vécu une grande partie de sa vie dans la pauvreté.
À tel point, qu’il n’avait pas assez d’argent pour offrir une dote à sa fille qui était sur le point de se marier.
Mais à sa grande surprise, il reçoit la visite de Catherine la Grande, l’impératrice de Russie, qui a eu vent de sa situation financière et qui a décidé de lui acheter l’ensemble de sa bibliothèque.
Soudain, Diderot avait autant d’argent qu’il n’a jamais eu de sa vie.
Peu de temps après cette vente chanceuse, Diderot a acquis une nouvelle robe de chambre rouge-écarlate.
C’est là que tout a mal tourné.
La robe rouge de Diderot était magnifique.
Si belle, qu’il remarqua immédiatement qu’elle n’était pas à sa place parmi le reste de ses biens.
Selon ses propres termes, il n’y avait plus de coordination, plus d’unité, plus de beauté entre sa robe et le reste de ses objets. Le philosophe a rapidement ressenti le besoin d’acheter de nouvelles choses pour égaler la beauté de sa robe.
Il décida de redécorer toute sa maison, il acheta un nouveau tapis, de belles sculptures, et même un miroir qu’il plaça au-dessus de la cheminée. Et pour son fauteuil en paille, il le remplaça par un fauteuil en cuir.
Voilà ! C’est ça l’effet Diderot.
L’effet Diderot, c’est lorsqu’une dépense ouvre la voie à une autre
Cet acte apparemment innocent, au début, se transforme en une séquence de consommation incontrôlable parce que nous voulons que l’identité que nous incarnons et nos possessions aillent de pair. Finalement, on finit par dépenser plus d’argent que prévu initialement.
Si vous avez grandi dans les sociétés dites contemporaines, vous avez été formé à la culture de la consommation. Nous avons une tendance naturelle à se remplir de plus, d’accumuler, d’améliorer, de construire d’être dans une logique toujours ascendante, parce que nous voulons nous sentir mieux placés dans la vie. Et avoir davantage de possessions de qualité crée ce sentiment.
Il nous arrive rarement d’avoir une vision de moins, d’élimination, de simplification, car c’est perçu comme une forme de déclassement. Pour preuve, le mot « décroissance » effraie plus d’une personne. Ça nous arrive à tous et toutes d’être pris dans cette spirale de dépense.
Combien de fois on clique sur « ajouter un article au panier », car c’est le match parfait avec notre nouveau pantalon. Ça nous arrive aussi de remettre en question toute notre décoration, car on vient d’acheter un nouveau canapé.
Dépenser de l’argent, posséder des choses ce n’est pas une mauvaise chose en soi. Ça devient un problème que lorsque c’est fait de manière inconsciente ou pour des raisons qui ne sont pas les nôtres. Il est important de prendre conscience de l’effet Diderot pour reprendre le pouvoir de ses décisions et ainsi diminuer les frustrations financières qui en découlent.
3 étapes pour dépenser autrement
Voici comment vous pouvez prendre certaines mesures pour vous tenir à l’écart de l’effet Diderot :
Réduire son exposition sera toujours la solution la plus efficace, mais certainement la plus difficile à mettre en place. Vous pouvez tout simplement commencer par vous désabonner d’infolettres commerciales. Une dépense commence toujours par un déclencheur et un email peut suffire pour ouvrir la porte aux dépenses.
Identifiez votre persona : dans le monde du marketing, c’est une pratique courante de réaliser des profils socio-psychologiques pour créer des stratégies de ventes. Connaître vos habitudes de consommation vous donnera le pouvoir de faire des achats en conscience. Par exemple, si vous êtes passionné·e·s de nouvelles technologies et que vous savez d'avance que vous allez craquer pour les derniers gadgets. Vous pouvez dresser une liste de choses que vous souhaitez acheter. Mais aussi définir une condition par exemple : acheter uniquement en solde, vendre un objet avant d’acheter un nouveau, etc. Vous pouvez également établir une limite pour dépenser sans culpabilité.
Créez une échelle de comparaison mentale. Je ne le répéterai jamais assez, mais gérer son argent, c’est un sujet de décision. Avoir des astuces pour vous aider à faire des choix sera toujours une stratégie gagnante. Dans le cas d’une dépense, changez le critère de sélection au lieu de vous dire : « Ce n’est que 19 dollars » remplacer par : « C’est 1 h de travail ou encore 3 cappuccinos. »
Et je vous laisse avec les mots de Diderot :
Que mon exemple vous instruise. La pauvreté a ses franchises ; l’opulence a sa gêne ».
🧠 L’effet Diderot
C’est lorsqu’une dépense ouvre la voie à d’autres dépenses et qu’on finit dans une spirale consommation incontrôlable.
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